dimanche 29 janvier 2017

Ma Côte d'Opale : morceaux d'enfance


Je crois que je suis quelqu'un de parfois un peu trop nostalgique. Je reste profondément attachée à mes souvenirs d'enfance et à toutes ces vacances passées avec mes grands parents puis avec ma grand mère sur la Côte d'Opale.

Je voue donc un attachement sans borne à "ma" Côte d'Opale que j'aime tant. Y retourner est toujours pour moi une grande source de joie mais d'un peu de tristesse aussi en pensant à ceux qui ne sont plus là aujourd'hui. J'y retourne de temps en temps, quand l'envie de prendre un grand bol d'air frais est trop forte, sur les pas de mon enfance et de ceux de ma grand-mère. Je commence donc ce billet  - un peu plus personnel que ceux que je publie d'habitude - sans savoir vraiment quelle orientation lui donner.  Un billet peut être sans queue ni tête, juste une compilation de souvenirs, précieux assurément et joyeux, toujours.

Quand j'étais petite, je passais une partie de mes vacances sur la Côte d'Opale. Avec ma sœur, on mettait dans nos valises nos vêtements les plus usés et/ou les plus moches et on passait nos journées à faire du patin à roulettes, à dévaler les dunes avec nos luges en plastique et à creuser des trous dans le sable toujours plus grands. Car la maison avait été construite sur un morceau de dune. Alors pas de pelouse dans le jardin mais juste du sable. Un terrain de jeu magique quand on a 5 ans, un bac à sable géant juste pour nous. 

On passait nos journées à pelleter et à creuser des trous toujours plus profonds, toujours plus grands. Des trous qui se transformaient en maison, avec une entrée, un coin cuisine et des bancs. Des trous desquels nos têtes dépassaient à peine, voire plus du tout au bout de quelques jours de travail. Des trous que ma grand mère rebouchait un peu, de peur qu'il nous arrive quelque chose.


On passait des journées entières dans le jardin. Parfois, on s'en échappait un peu en trainant nos luges derrière nous pour aller dévaler les dunes pas très loin de la maison. Et puis des lotissements ont été construits et les dunes ont disparu. Alors on allait chercher d'autres dunes, ailleurs, un peu plus loin, encore plus grandes, encore plus hautes. On mettait les luges dans la twingo et on partait à l'assaut d'une dune de compétition repérée par ma grand mère, à quelques mètres à peine de la plage. L'ascension n'était pas toujours facile, on glissait, on soufflait mais la descente qui s'annonçait en valait la peine. Ma grand mère nous regardait du bas et essayait, tant bien que mal, de nous prendre en photo. La descente était très rapide, parfois un peu ratée mais pas autant que les photos qu'essayait en vain de prendre ma grand mère et sur lesquelles apparaissaient au développement (et au choix) : un morceau de dune, un pied, une tête ou une luge sans passager. Ces photos qu'on aimait quand même et qui nous faisaient beaucoup rire. 

Mais pas autant que ma grand mère. Car ma grand mère était une "rigolote", toujours prête à nous amuser. Les vacances à Stella s'annonçaient toujours joyeuses, gourmandes et pleines de fous rires. Ma grand mère était capable de faire trois fois le tour d'un rond point pour rouler dans des flaques ou de monter intentionnellement avec la voiture sur la bordure d'un trottoir pour nous faire rire. Elle revenait des courses les bras chargés de palets de dame, de brioches et de kinder surprise pour le goûter. On a mangé des oeufs Kinder pendant des dizaines d'années, on a monté un nombre incalculable  de voitures, d'hélicoptères, de bateaux et autres jouets  et je crois bien que ça l'amusait autant que nous. Ma grand mère était une vrai gourmande  qui aimait grignoter plus que de manger. Je ne dois pas chercher très loin quand je m'interroge sur l'origine de mon amour pour le chocolat, les biscuits et la pâte d'amande. Je crois que c'est un peu dans mes gênes.


Et puis, il y avait le temps des jeux de sociétés, des questions du Trivial Pursuit un peu trop difficiles pour nous, du Master Mind dont ma sœur était la reine et du Nain Jaune, source de parties endiablées et de fous rires permanents. A ce jeu là, ma grand mère était un peu plus chanceuse qu'aux autres jeux, chance qui lui avait valu le surnom de "Mamie Picsou" pendant quelques temps. Les années ont passé, le Nain Jaune a été remplacé par le scrabble et c'était bien aussi.

Mais notre terrain de jeux privilégié restait le jardin qu'on avait rarement envie de quitter sauf pour aller manger une petite crêpe au Touquet. Le rituel était toujours le même : on s'habillait un peu mieux que d'habitude, on garait la voiture devant l'Aqualud, on remontait la rue Saint Jean et on s'arrêtait pour manger une crêpe au sucre ou au chocolat toujours au même endroit. Après le goûter, on était toujours impatientes de retrouver la maison, de repartir en patins à roulettes sur la piste cyclable ou de creuser et creuser encore dans le sable pendant des heures avec nos pelles de compét.

Il n'y avait pas une saison sans vacances à Stella, sauf en été où on prenait la direction de la Bretagne. Les parents restaient dans le Nord pour travailler et nous on partait en vacances avec Mamie, une vraie fête à chaque fois. Pendant les vacances d'automne, on creusait des trous dans le sable et on dévalait les dunes, en hiver on allait observer les motards de l'Enduro dans le goulet avant de rentrer à la maison pour un grand bol de chocolat qui réchauffait et au printemps, on retirait les chaussettes pour marcher pieds nus sur la grande plage.


Cette grande plage, si caractéristique de la mer du Nord sur laquelle j'aime marcher pendant des heures encore aujourd'hui. Une plage si belle, bordée de dunes plantées d'oyats sur lesquelles évoluent chars à voile et cavaliers. Une plage déserte en hiver qui reprend vie en été avec son club Mickey, ses coupe-vent rayés et colorés, ses enfants qui s'amusent dans les bâches et ses baigneurs qui essaient tant bien que mal de nager dans quelques dizaines de centimètres d'eau.

"Ma" Côte d'Opale aujourd'hui, c'est cette grande et belle plage que j'aime retrouver dès que j'en ai l'occasion. Les dunes et les oyats, endroit parfait pour le pique-nique à l'abri du vent. La boulangerie dans laquelle j'aime acheter une ficelle pour le petit déjeuner. Les palets de dame faits en si petite quantité le dimanche et les "pouvez-vous m'en mettre 4 de côté s'il vous plait? Je passerai les chercher tout à l'heure". Les paquets de gaufres à la cassonade bien plus goûteuses que celles de chez Meert. Les crevettes grises, si pénibles à décortiquer mais si bonnes avec un peu de pain et de beurre salé. Les balades sur la piste cyclable qui n'en est pas vraiment une. Les pommes de pins qu'on ne peut s'empêcher de ramasser sur le chemin de la plage. La maison qui n'est plus à nous et devant laquelle je me sens incapable de passer.

Nostalgique, moi ? Un peu trop sans doute...



Toutes les photos ont été prises un après midi d'automne avec mon téléphone. Mon réflex n'est pas sorti de mon sac depuis longtemps. En 2017, je reprends les choses en main.





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